Humeurs

Et si j’étais un imposteur en fait ?

Temps de lecture : 5 minutes

 

Et si j’étais un imposteur en fait ? Déjà eu cette horrible impression de ne pas être à la bonne place ? D’être surestimée ou de ne pas mériter la confiance de vos collègues, de vos amis ? Moi oui, pendant bien longtemps. On ne s’en rend pas compte tout de suite, on pense qu’il est normal d’avoir de la réserve sur ses propres capacités, qu’il s’agit d’une forme de modestie… Mais très lentement, il y a ce petit quelque chose qui s’immisce dans l’esprit, une vraie « inception » (oui je suis fan des films de Nolan !!!) : « tu n’es pas à la hauteur et ils vont finir par se rendre compte que tu es un IMPOSTEUR ». Je me suis battue avec cette idée des années durant, mais elle est coriace cette inception alors il faut s’y mettre à fond pour s’en débarrasser !

Ça ne fait pas partie des choses qu’on a l’habitude de partager avec d’autres. Imaginez la tête que ferait votre interlocuteur si vous lui dîtes que vous avez l’impression d’être un imposteur, que vous ne méritez pas les compliments qu’on vous adresse… A coup sûr il vous prendra pour une dingue ! Pourtant je suis sûre de ne pas être la seule à lutter contre ces pensées destructrices, à moins que… je sois totalement crazy mais non je ne crois pas.

J’ai donc choisi de vous parler de ce parasite que l’on appelle communément le « complexe de l’imposteur », un puissant parasite de la confiance en soi. Je suis convaincue que le fait d’en parler aidera sans doute des personnes qui me liront ou des personnes de votre entourage.

Le complexe de l’imposteur : un vrai parasite

De quoi il s’agit exactement ? Le complexe de l’imposteur, c’est le résultat d’une angoisse profonde, d’un doute bien installé qui nous empêche de nous approprier nos accomplissements, nos réalisations.  Un peu comme si quelqu’un vous susurrait régulièrement à l’oreille « Heureusement que ton collègue était là tu n’aurais jamais bouclé ce dossier », « ils vont finir par se rendre compte que tu n’es pas à la hauteur… », « tout le monde pense que tu assures à la maison mais tu es à côté de la plaque avec tes gosses ». Vous voyez un peu comme cela peut être gênant d’avoir cet invité dans votre tête qui vous questionne sur votre valeur, la place que vous occupez, l’image que vous renvoient les autres. C’est tout simplement insupportable.

Tout ça ne reste pas dans la tête, le complexe de l’imposteur se manifeste par tout un tas de comportements pour compenser l’idée que l’on n’est pas à la hauteur. Autant vous le dire tout de suite tous ces mécanismes sont é-pui-sants.

Dans le travail, j’ai toujours eu tendance à en faire beaucoup, parfois à l’extrême pour « combler » mes supposées «lacunes». Perfectionnisme diront certains, rien de nocif à première vue. Mais si l’idée sous-jacente est que mon travail n’est jamais assez bien, que mes compétences ne sont pas à la hauteur, que je n’ai pas ce qu’il faut pour exercer mon métier…Vous voyez à quel point ces attitudes peuvent être néfastes.

Donc ce qui est complètement insensé avec cette impression d’imposture c’est qu’avec tout ce travail acharné, avec les compétences que tu as (oui je t’assure tu les as) tu te caches, tu refuses les compliments, tu ne supportes pas d’être mis en avant. Modestie ? Peut-être. Mais avant tout tu as peur. Peur d’être dévoilée, que l’on se rende compte de la supercherie : tu es un imposteur.

Comment s’en défaire ?

C’est la partie la plus importante, celle que tout le monde attend…les solutions !!!!! Bon rien de magique en fait, mais ça je suppose que vous vous y attendiez.

Comment lutter contre le complexe de l’imposteur ? Un bon psy et basta…. Merci.

Non, vous vous doutez bien que rien n’est aussi simple que ça. Je vous rassure, je n’ai rien contre les psy. Mais souvent quand on dit à quelqu’un d’aller voir un psy, il y a comme l’idée que tous les problèmes se règleront en allant s’installer sur le divan du psy. Divan du psy ou pas, il est nécessaire à mon sens de faire le point avec soi-même et de se préparer à l’action.

Je m’explique, je pense qu’il y a souvent deux phases importantes quand on se rend compte que quelque chose cloche.

1) Faire le point et identifier le ou les problèmes.

2) Établir un plan d’actions dans la limite du possible (tout ne dépend pas de moi) pour se sortir de là !

Identifier les sources du problème

On m’a souvent renvoyé depuis le plus jeune âge que j’étais timide. Je parlais peu en public mais beaucoup dans les sphères familières (famille, amis). J’étais plutôt bonne élève. Je bavardais pas mal quand même en cours ! Je participais un peu.  On me disait que j’étais « réservée ».

En grandissant, cette étiquette est restée. De timide et réservée à manque d’assurance il n’y a qu’un pas. C’est pas évident de se construire en tant que jeune adulte avec cette étiquette. Dans ma vie professionnelle cette réserve a été tantôt considérée comme un atout tantôt comme un point à améliorer. Et puis je me suis mise à douter, l’inception avait pris. J’étais convaincue que ma « réserve » cachait un gros manque d’assurance, un manque d’expérience et de compétences. Rien que ça !!! Je ne me suis pas rendue compte tout de suite à quel point cette remise en question permanente de mes compétences était en train de me nuire. Mais ce parasite était bel et bien à l’oeuvre.

Comment faire une fois qu’on s’en est rendu compte ?

Le plan d’actions

Il s’agit à ce stade là de changer d’état d’esprit, out les doutes paralysants et place aux pensées po-si-ti-ves !

  1. Parler de ses difficultés à des proches pour avoir des avis objectifs à confronter à ses propres perceptions. Tu as des qualités, tu as des compétences. Des points à améliorer ? S’appuyer sur les retours bienveillants de ses proches y’a rien de mieux pour avancer.
  2. Se fixer des objectifs précis et réalisables pour pouvoir mesurer ses progrès et gagner en confiance dans les domaines où on se sent « bof ».
  3. Ne pas se limiter dans ses projets, tout est possible.
  4. Chercher de l’inspiration, que ce soit dans les citations, les livres, les témoignages… d’autres ont déjà vécu ce que l’on vit, leur récit peut donner des ailes.

De l’autre côté du masque

Ces quelques conseils, je les ai appliqués dans ma propre situation. Il m’arrive encore de douter parfois mais rien d’anormal à ce qu’il paraît ! On doute tous. Ce qui a véritablement changé pour moi ce sont mes perspectives, je vois plus loin ! Je suis moins critique envers moi-même. Je suis très bien entourée et ça aide énormément, se sentir aimée et valorisée c’est très important quand  on traverse des périodes de doute profond.

J’essaie de positiver chaque jour, ma citation fétiche : « ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » (Marc Twain). Je lis beaucoup plus qu’avant, dans mes lectures je trouve motivation et inspiration. De quoi me donner envie de me lancer dans des projets que je n’aurais pas imaginé il y a de ça quelques années. Je suis convaincue d’une chose, tout ceux qui ont accompli quelque chose de mémorable dans leur vie ont « essayé ». Peut-être plusieurs fois, avec sans doute des échecs dans leur parcours, mais ils ont essayé. Je m’attache à faire la même chose dans ma vie, dans mes projets.

Ma citation préférée… #motivationmonday #inspiration #wonderwomen #wondermom #desprojetspleinlatete

Une publication partagée par Mélora (@cacahueteetpistache) le

 

Aujourd’hui, je n’ai plus le sentiment d’être un imposteur. Je suis moi-même. Mélora, maman et épouse, éducatrice, amie, soeur, cousine, un peu réservée mais il faut se méfier des apparences, je suis pleine de ressources.

Le masque est tombé.

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1 commentaire

  1. […] Personnellement, à chaque fois que j’ai pu expérimenter une déception, les mêmes pensées me sont venues : Pourquoi je ne l’ai pas vu venir ? Je n’aurais peut être pas dû m’emballer comme ça ? Comme si le fait même de ne pas « l’avoir vu venir » alourdissait la peine ressentie, comme si cela en disait encore plus de ma faiblesse, de mon imposture… […]

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