Humeurs

Ne nous taisons pas : coup de gueule pour la justice.

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Pas un jour sans qu’ici où ailleurs, des voix se fassent entendre au sujet d’injustices vécues, de discriminations, de violences, de racisme. Vous me direz c’est malheureusement le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui mais ces derniers mois ont été particulièrement bouleversants à ce sujet.

Un candidat à l’élection présidentielle qui n’a pas été transparent au sujet de l’emploi des membres de sa famille, emplois que l’on soupçonne d’être fictifs ; un jeune sans histoire sorti pour rendre service à sa soeur qui tombe sur un contrôle de police qui se transforme en cauchemar, violé, humilié, tabassé par des policiers censés protéger la population ; un autre jeune fuyant la police de peur d’être retenu trop longtemps (il n’avait pas ses papiers sur lui) le jour de son anniversaire, mort asphyxié sous la responsabilité de la police dans des circonstances troubles ; des médias qui relaient ces informations avec des partis pris assez déroutants ; des politiques qui se rangent volontiers du côté des voyous (ils ne sont pas toujours là où on veut bien nous les présenter) ; une absence de représentativité de la voix du peuple dans ce qui se décide pour nous ……
Je ne sais pas pour vous mais moi, tout ça là, ça me GONFLE !!!! Je n’en peux plus. Je ne supporte plus ces attitudes, ces petites phrases de nos soi-disantes élites dans lesquelles je ne me reconnais absolument pas, qui ont des valeurs quand ça sert leurs intérêts et qui sont aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de s’indigner face à l’injustice.
Prêts à renier leurs principes pour soutenir un candidat que l’on juge le mieux placé pour remporter l’élection suprême, mais qui restent muets ou très maladroits face à des policiers qui se rendent coupables d’un viol dans l’exercice de leur fonction. Oui, oui, nous vivons aujourd’hui dans une France qui ne condamne pas le manque d’intégrité de ses responsables politiques ni même celle de ses fonctionnaires de police. On « doit » les soutenir a priori. Je ne saurai dire a priori de quoi ou de qui d’ailleurs… 

 

Nous vivons dans un pays où pour passer un concours quel qu’il soit dans la fonction publique il est obligatoire d’avoir un casier judiciaire vierge. Or pour accéder au plus haut poste de l’Etat une condamnation n’est pas un frein, je pense à un candidat en particulier, à qui des militants LR pensent pour remplacer celui qui a été choisi pour représenter le parti mais dont l’image est trop écornée par les affaires !!! Je sais ça rend dingue tellement c’est absurde.  De même un policier (symbole même du respect de la loi) lorsqu’il enfreint celle-ci dans le cadre de ses fonctions en usant de sa position pour violenter des gens et qu’il est puni par une condamnation, peut des années plus tard reprendre les mêmes agissements…. Incroyable mais vrai malheureusement.Donc oui, il y a des traitements très différents suivant qui l’on est en France, le pays des droits de l’Homme, le pays dont la devise est « liberté, égalité, fraternité ». Comment ne pas douter de tout cela quand on constate que la réalité est bien loin, comment croire encore aux discours des politiques, à l’engagement politique ? Pour quoi faire ? Est-ce possible de changer encore ce système ?

L’injustice m’insupporte au plus haut point, sans doute par rapport à mon histoire personnelle mais aussi par rapport à l’Histoire de ma famille, une famille de guadeloupéens descendants d’esclaves africains pour laquelle les discriminations ont toujours fait partie du décor. Plus ou moins visibles, toujours aussi graves ! Alors je ne sais pas, mais il y a en moi quelque chose de l’ordre de la révolte qui, je le pense, ne se taira jamais. Comme une rage, un cri, celui de tous ces opprimés avant moi, de mes ancêtres qui réclament justice. Pas seulement pour eux, pas seulement pour moi ni pour les miens, mais pour tous les opprimés, pour tous ceux dont on n’entend pas la voix, pour tous ceux qu’on juge insignifiants, nous devons réclamer la justice.

Je crois que chacun a dans son histoire ou dans l’Histoire, ses propres luttes et motivations qui vont alimenter une certaine soif de justice. Donc ce n’est pas juste un discours de « victime », de faible, d’opprimé comme certains peuvent le laisser entendre. Il s’agit, à mon sens, d’une disposition profondément humaine qui nous rend perméables aux émotions d’autrui et nous rassemble.

Aujourd’hui, j’ose espérer que ce coup de gueule n’est pas vain, je pense d’ailleurs qu’il est de notre devoir en tant que citoyens, que parents, qu’acteurs de cette République de nous insurger contre ces agissements et d’exiger les changements que nous méritons d’avoir pour le bien de tous. Cela passe par des dirigeants intègres, des institutions à l’écoute de ses administrés, des médias qui investiguent et se diversifient, etc…

Exigeons plus, exigeons le mieux pour notre pays. Impliquons nous si nous voulons de meilleurs représentants. Ne nous taisons pas.

 

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